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Qu’est-ce que c’est ?
L’alcool est la drogue la plus ancienne et la plus répandue en Belgique. C’est un dépresseur du système nerveux central. Mais à petites doses, l’alcool agit comme un stimulant.
Comment ça se prend ?
Lorsque l’on boit, l’alcool est absorbé par le système sanguin et ses effets se propagent à travers le système nerveux central. Selon la dose, l’alcool peut commencer à agir dans les 5 à 10 minutes.
Les effets sont plus forts sur un estomac vide ; le mélange de différents types de boissons alcoolisées rend plus ivre et peut aggraver la « gueule de bois ».
Effets recherchés
L’alcool peut intensifier l’humeur. On se sent plus heureux ou plus affectueux si l'on est déjà dans cet état d’esprit.
Il peut relâcher, réduire les inhibitions et rendre plus sociable et sûr de soi.
Effets non recherchés
L’alcool peut renforcer un sentiment de morosité ou de dépression. Il est bien connu qu’il peut provoquer l’agressivité. L’effet désinhibant de l’alcool peut mettre dans des situations dangereuses et affecter le jugement et le consentement. Il modifie la qualité du sommeil.
L’alcool est un dépresseur : il ralentit les réactions du corps, causant des problèmes d’élocution, un manque de coordination, une vision trouble, de la somnolence ou une perte de conscience. L’alcool affaiblit également le système immunitaire.
Parmi les autres effets indésirables il y a les vomissements et la déshydratation (la gueule de bois est en général le résultat d’une quantité insuffisante d’eau dans le corps).
Des doses d’alcool plus élevées provoquent des absences (« black-out » : on ne se souvient plus de ce qui s’est passé) et de très fortes doses peuvent provoquer un empoisonnement par l’alcool, potentiellement mortel.
Sexe sous alcool
L’alcool peut réduire les inhibitions, rendre affectueux et faire monter l’excitation sexuelle, ou encore augmenter l’assurance sur le plan sexuel ou l’envie de nouvelles expériences. L’effet sédatif de l’alcool peut rendre l’éjaculation plus compliquée ou empêcher de maintenir l’érection.
L'alcool affecte le jugement : on est plus susceptible de prendre des risques lors des rapports sexuels. L’alcool peut te priver du contrôle de tes actes sexuels ou t’empêcher de te souvenir après coup de ce que tu as fait.
Les gros consommateurs d’alcool peuvent perdre leur libido et leur capacité de bander.
Consommateur régulier ?
L'alcool est éliminé par le foie. En cas de dose excessive et répétée, le foie ne peut plus faire face. A long terme, l'alcool attaque alors le foie, le cerveau, le pancréas, les nerfs périphériques et les voies digestives hautes (bouche, glotte, larynx…). Ces destructions se réalisent sur 10 ou 20 ans de consommation excessive. Malgré sa bonne réputation et sa vente légale, l'alcool est responsable chaque année, sans commune mesure avec les autres drogues, d’accidents et de décès (liés à sa consommation ou à la perte de vigilance qu’elle entraîne). L'alcool augmente par ailleurs fortement le risque de développer plusieurs types de cancer.
La dépendance psychologique se manifeste par l'incapacité de se sentir bien sans boire de l'alcool. La consommation devient alors une habitude ou une nécessité. La dépendance psychologique concerne beaucoup plus de personnes que la dépendance physique. Elle est également plus longue et plus difficile à traiter. Ce traitement nécessite le plus souvent un encadrement psychosocial (entretiens, groupes d'entraide, etc.)
Il y a dépendance physique lorsque le corps s’est habitué à l'alcool au point d’en avoir besoin pour fonctionner. Quand il en est privé, le corps souffre de manque et présente des symptômes de sevrage tels que : tremblements des mains, accélération du rythme cardiaque, nausées ou vomissements, transpiration, crise d’épilepsie, insomnie, hallucinations. Ces symptômes peuvent être fatals, s’ils ne sont pas traités avec l'aide d'un professionnel.
Mélanges - polyconsommation
Alcool + Dépresseurs
Parce que l’alcool est un dépresseur du système nerveux central (c’est-à-dire une substance qui ralentit l’activité du cerveau et les fonctions biologiques), les mélanges avec d’autres substances de la même famille comme le G (GHB/GBL), les tranquillisants ou encore la kétamine peuvent provoquer des pertes de connaissance. Les effets combinés de ces substances peuvent entraîner la mort par dépression respiratoire ou arrêt cardiaque.
Alcool + G (GHB/GBL)
=
Danger
Ne jamais mélanger du G avec de l'alcool car cela augmente très fortement les effets et entraîne un risque beaucoup plus élevé de faire un « G Hole » (surdosage et perte de connaissance).
De l’alcool consommé même plusieurs heures avant peut rester suffisamment présent dans le corps pour provoquer une réaction grave.
Si tu as bu de l’alcool (même un peu, même une bière) plus tôt dans la soirée, il est important d'attendre au moins quelques heures, et de boire de l'eau, avant de prendre du G.
Alcool + Ecstasy/MDMA
L’alcool amortit les effets de la MDMA. Ensemble, ces deux substances peuvent déshydrater le corps. Les décès liés à l’ecstasy impliquent souvent de l’alcool.
Alcool + Cocaïne
Ce mélange est courant parmi les consommateurs de cocaïne, notamment dans le cadre d'un usage récréatif. Il est aussi souvent utilisé pour éviter les effets secondaires de la cocaïne (surexcitation) et de sa "descente".
La prise simultanée de ces deux produits augmente le risque de déshydratation (l'alcool déshydrate) et élimine la sensation d'ivresse produite par l'alcool. Ne se sentant pas ivre, on aura peut-être tendance à boire davantage.
En se mélangeant avec de l’alcool dans le corps, la coke et le crack forment du cocaéthylène, une toxine nocive pour le cerveau, le foie et le cœur. Cette combinaison est dangereuse car elle augmente les risques d'overdose, de problèmes cardiaques et hépatiques.
En outre, une fois l'effet de la cocaïne estompé, l'ivresse peut survenir brutalement, ce qui est particulièrement dangereux si, en fin de soirée, l'usager reprend le volant.
Enfin, ce mélange aboutit à une plus grande tolérance à l'alcool et à la cocaïne, ce qui peut entraîner une augmentation de la consommation et donc une dépendance aux deux produits.
Alcool + Anti-VIH
Il n’y a pas d’interaction significative avec une consommation modérée d’alcool. Mais si l’alcool t’a fait vomir moins d’une heure après avoir pris ton traitement, il faut reprendre la dose.
L’abus d’alcool peut affaiblir le système immunitaire. Le corps a plus de mal à lutter contre les infections, et il y aura peut-être plus d’effets secondaires de tes médicaments anti-VIH.
Alcool + Cannabis
Le mélange cannabis + alcool peut provoquer des effets imprévus, pas toujours agréables (nausées, vomissements, etc.)
Bon à savoir
Alterner la consommation d’alcool avec de l’eau ou des boissons non alcoolisées (soft drinks) peut aider à ne pas perdre le contrôle. Boire de l’eau avant d’aller dormir atténue aussi les symptômes de déshydratation et la gueule de bois. Eviter le café qui prolonge l'état d'ivresse (le foie élimine d'abord le café, puis l'alcool).
L’alcool peut aggraver des problèmes d’anxiété, de dépression ou d’insomnie. Sois donc prudent si tu y es vulnérable.
Consommation abusive d’alcool
Même si l'on ne boit pas tous les jours, l’alcool peut devenir un problème si l'on ne sait plus s'arrêter.
Ta consommation d’alcool devient-elle problématique ?
- Tu n'arrives pas à réduire ta consommation d'alcool.
- Cela t’irrite quand on te dit que tu bois trop.
- Tu te sens coupable de boire ou tu trouves régulièrement que ta consommation d’alcool te cause des problèmes.
- Tu as besoin de commencer la journée en buvant de l’alcool.
Un sevrage brutal peut être dangereux. Dans ce cas, fais-toi aider, consulte un.e médecin.
Que dit la loi ?
La conduite d’un véhicule sous l'influence d'alcool est interdite et fait l’objet de poursuites judiciaires. Il existe également la loi qui réprimande l’ivresse sur la voie publique.
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