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Qu’est-ce que c’est ?
Le GBL (gamma-butyrolactone) et le GHB (gammahydroxybutyrate) sont des substances parfois utilisées pendant le sexe, en partouzes ou en soirées. Ce sont des dépresseurs du système nerveux central qui ont un effet calmant et sédatif (qui entraîne une somnolence, un ralentissement de la respiration et une diminution des réflexes) et euphorique, similaire à l’alcool.
Lorsque l’utilisation du GHB a été rendue illégale, le GBL l’a largement remplacé dans le milieu.
Comment ça se prend ?
Le GBL est désormais la forme la plus commune de G. C’est un liquide incolore qui a une odeur et un goût chimique très fort.
Le GHB est un liquide incolore, salé et inodore. Quelquefois, on le trouve en poudre qu’on peut mélanger avec une boisson.
Les deux sont en général dilués dans une boisson non alcoolisée, mais jamais avec de l’alcool.
Parce que le GBL se transforme en GHB dans l’organisme, les effets du GBL peuvent être plus forts et plus imprévisibles.
La concentration du G varie beaucoup, ce qui rend difficile de prévoir quelles doses ne présentent pas de risque.
Effets recherchés
Avec le G, la montée prend environ 20 minutes et dure environ une heure. Mais les effets peuvent se prolonger jusqu’à 4 heures.
Le G peut peut donner un sentiment de relaxation, augmenter la libido ou rendre légèrement euphorique. Il est parfois associé à d’autres produits comme la méphédrone ou la tina (crystal meth).
Effets non recherchés
Une surdose de G provoque des étourdissements, rend somnolent, désorienté et provoque des vomissements (avec risque d'étouffement si la personne est inconsciente). Dans le pire scénario, la surdose entraîne une perte de conscience, parfois le coma et un arrêt respiratoire. La consommation de G serait liée ces dernières années à un certain nombre de comas nécessitant une réanimation et de décès chez les hommes gays.
Les surdoses/overdoses se produisent facilement si :
- On prend une deuxième dose avant que la première n’ait fait effet : attendre toujours deux heures avant de prendre une deuxième dose.
- Le G est plus fort que prévu (problème de dosage).
- Le G est associé à l’alcool.
- En cas de prise accidentelle, prise à son insu.
Les surdoses étant courantes, le G est très peu toléré dans les établissements gay et les sacs peuvent être fouillés à l’entrée de certains lieux (sex clubs, saunas, discothèques…)
Sexe sous G
Le G a la réputation d’augmenter la libido. Son effet relaxant peut rendre les pénétrations anales plus faciles. En revanche, avec le G, l’éjaculation devient plus difficile.
Lorsque les inhibitions diminuent, il est parfois compliqué de penser à se protéger et protéger ses partenaires du VIH, des hépatites et autres IST.
Si tu es trop perché, contrôler ce qui se passe, ou même te le rappeler ensuite, discerner ou exprimer l’absence de consentement, peut être difficile. Des hommes ont témoigné avoir été agressés sexuellement ou violés lorsqu’ils étaient inconscients sous G.
Consommateur régulier ?
Les consommateurs réguliers développent souvent une tolérance au G, nécessitant donc de plus grosses doses pour obtenir la même stimulation.
Le G (GHB/GBL) est un produit dont on peut devenir physiquement dépendant. Dans ce cas, arrêter sa consommation sans soutien médical est dangereux car des symptômes de sevrage se manifestent. N’essaie pas tout seul. Va au service des urgences ou dans un service spécialisé en addictologie (certains sont accessibles 24h/24).
Pour éviter de développer une tolérance et une dépendance, ne pas prendre de G plus de deux jours de suite.
Mélanges
G (GHB/GBL) + Dépresseurs
Mélanger le G avec d’autres produits ayant des effets dépresseurs, tels que l’alcool et les tranquillisants, mais aussi la kétamine ou les antihistaminiques (utilisés dans les médicaments contre les allergies) est très dangereux. Leur action combinée peut ralentir la respiration à un niveau dangereux ou provoquer un état de somnolence (G Sleep ou G Hole). Il ne s’agit pas de sommeil mais d’un état d’inconscience parfois suivi de convulsions, d’un coma et qui peut être fatal.
G (GHB/GBL) + Alcool
Ne jamais mélanger du G avec de l'alcool car cela augmente très fortement les effets et entraîne un risque beaucoup plus élevé de faire un « G Hole » (surdosage et perte de connaissance).
De l’alcool consommé même plusieurs heures avant peut rester suffisamment présent dans le corps pour provoquer une réaction grave.
Si tu as bu de l’alcool (même un peu, même une bière) plus tôt dans la soirée, il est important d'attendre au moins quelques heures, et de boire de l'eau, avant de prendre du G.
G (GHB/GBL) + Héroïne
Le mélange de G avec de l'héroïne peut être fatal car les deux substances ralentissent l'activité du système nerveux central.
G (GHB/GBL) + Anti-VIH
Le ritonavir et le cobicistat sont des « boosters » contenus dans certains anti-rétroviraux (Rezolsta, Stribild, Symtuza, Norvir…) visant à augmenter la concentration de ces médicaments dans l'organisme et qui agissent de la même manière avec beaucoup d'autres drogues, mais aussi d’autres médicaments de cette classe.
Le G peut ainsi avoir des interactions avec les médicaments contre le VIH, conduisant à un risque de surdose.
Parle avec ton ou ta spécialiste du VIH !
Il est très important d’avoir des échanges honnêtes avec ton ou ta médecin ou pharmacien.ne pour obtenir les meilleurs conseils sur la réduction des risques d’interactions dangereuses, que ce soit une pause dans la prise de chems, ou un nouveau traitement antirétroviral avec moins d’interactions.
Pour vérifier, la compatibilité entre les traitements anti-VIH et différentes substances ou médicaments :
https://www.hiv-druginteractions.org/
https://www.actions-traitements.org/reglette/
Bon à savoir
Le G doit définitivement être évité en cas de :
- Hypertension ou d’hypotension
- Epilepsie
- Convulsions
- Troubles cardiaques ou de troubles de la respiration
Réduire les risques
Dosage du G
La concentration du G varie énormément, et c’est donc difficile de savoir quelles sont les doses ne présentant pas de risques. De plus, chacun réagit différemment au produit et il n'est pas rare d'être malade lors de la première prise.
GHB = inodore
GBL = forte odeur chimique = effets plus forts et plus imprévisibles = réduire le dosage
Les doses indiquées ci-après sont à considérer par plan de deux heures (plutôt trois pour plus de sécurité) et non par prise. En effet, les doses s'additionnent : si tu prends 1,5 ml et que dans les deux heures, tu reprends 1 ml, tu auras pris 2,5 ml au total.
- Une dose comprise entre 0,5 et 1 ml maximum toutes les deux heures est conseillée pour la plupart des usagers.
- Les doses entre 1,5 et 2 ml sont à réserver aux seuls consommateurs réguliers qui connaissent les effets du G sur leur corps. Elles sont néanmoins fortement déconseillées.
- Une dose de plus de 2 ml (millilitres !) peut être mortelle.
Il y a peu de différence (moins d’un millilitre) entre la dose qui te permet d’atteindre les effets recherchés et un dose toxique qui te fait perdre connaissance. Les doses doivent donc être mesurées très précisément à l’aide d’une seringue graduée.
- Utiliser une seringue graduée en plastique – disponible en pharmacie, dans certains magasins ou distribuée par une association Il en existe de différentes capacités : plus la seringue est petite, plus il est facile de lire la gradation et de mesurer un volume précis.
- Une petite seringue de 1 ml est le meilleur choix, car elle permet de mesurer plus précisément et diminue le risque d’erreur grave que tu as en utilisant une grande seringue de 10 ml. Penser à acheter des seringues de rechange. Il est conseillé, en outre, de s'en tenir maximum à 1 ml par dose toutes les deux heures.
- Le G effacera les chiffres inscrits sur la seringue, ce qui rendra une lecture précise difficile. Coller un morceau de papier collant sur les chiffres pour t’aider à lire et bien mesurer - ou bien faire attention d’avoir des seringues de rechange à portée de main.
- Toujours mesurer et vérifier sa dose soi-même. Une vision floue, un mauvais éclairage ou simplement le fait d'être déjà sous l’effet de chems rend l’erreur plus facile. Demander à des amis de vérifier avec nous quand on mesure une dose est une bonne idée.
- Préparer des doses uniques (de 0.5 ou 1 ml par exemple) et les transporter dans des fioles peut être une option plus sûre.
Pour te procurer du matériel de réduction des risques, consulte la section Aide
Espacer les doses
Lorsqu’on consomme du G, il faut espacer les prises pour permettre au corps d’assimiler le produit, sans cela le risque de surdose est important. Il est donc essentiel de déterminer avec précision le timing des doses. Attendre au moins deux heures avant de reprendre une dose, et jamais moins d'une heure. Les doses s'additionnent, si bien qu’une dose de 1,5 ml et une dose de 1 ml prise (2,5 ml au total) dans les deux heures, par exemple, présentent un risque d'overdose : à partir de 2 ml, le G peut être mortel.
- Programmer une alarme sur sa montre ou son téléphone pour s’aider à respecter l’espacement entre les doses
- Faire une liste avec les noms des personnes, l'heure et la quantité de G prise pour savoir ce que toi et tes amis avez pris
- En cas de doute ou si on n’est pas d’accord avec quelqu'un sur le timing, il vaut vraiment mieux arrêter de consommer et attendre au moins une heure avant prendre une nouvelle dose.
Boire du G
- Boire le G dilué avec un soft par petites gorgées plutôt que tout d’un coup afin de vérifier que la concentration ne soit pas trop élevée (important aussi si on boit - par erreur - dans le verre d’une autre personne). Bien mélanger.
- Boire de l’alcool avant, pendant ou après la consommation de G (GHB/GBL) peut conduire, même en très faibles quantités, même une « petite bière », à un arrêt respiratoire.
- Le G est un produit très corrosif et irritant. Prendre du G « pur » (non dilué dans une boisson) peut causer des dommages à la bouche, aux dents, à la gorge et à l'estomac.
- Ne jamais boire un verre qui traîne ou une boisson non-identifié, car il pourrait contenir des quantités dangereuses de G ou d'alcool - rincer toujours son verre et servir soi-même sa boisson.
Conserver le G
L'un des plus grands dangers du G est de boire accidentellement le récipient dans lequel il est conservé. Avaler une telle dose massive pourrait être fatal.
- Conserver le G dans un récipient qui ne peut pas être confondu avec un récipient de boisson (comme une bouteille à pipette en verre coloré).
- Conserver le G à l'écart, dans un endroit bien précis, pour que les gens ne le prennent pas en pensant que c'est un verre d'eau.
Overdose et « G Hole »
Une surdose de G (GHB/GBL) se manifeste par de la confusion, des convulsions ou un « G hole », un état qui s'apparente au sommeil mais qui en fait n'en est pas et peut s’accompagner d’une dépression respiratoire puis d’un arrêt cardiaque. Il est très difficile de réveiller quelqu'un avant la fin de l’effet du G. Cet état de coma peut durer une ou deux heures.
Que faire face à un « G Hole »
- Si la personne est inconsciente et ne réagit pas, appeler le 112 (premiers secours)
- Ne pas laisser la personne seule
- S’assurer qu’elle respire et continuer à vérifier sa respiration jusqu'à ce qu'elle se réveille
- Mettre la personne en position latérale de sécurité (allongée sur le côté)
Signes de danger à surveiller :
- Convulsions
- Rythme cardiaque/respiratoire lent
- Vomissements
- Transpiration intense
- Peau pâle
Symptômes avant-coureurs d’un « G Hole » :
- Agir de manière confuse
- Respirer ou haleter de manière intense
- Avoir des mouvements erratiques
- Éprouver de la difficulté à garder les yeux ouverts
Plus d’info pour t’aider à réagir En cas d’urgence ou d’overdose
Que dit la loi ?
La détention de GHB/GBL est illégale. En Belgique, le GHB/GBL est visé par la loi sur les stupéfiants de 1921, modifiée à plusieurs reprises. Sa détention, même en cas d'usage privé, est donc passible de poursuites pénales. La conduite d’un véhicule sous l’effet de produits psychotropes est interdite et fait l’objet de poursuites judiciaires spécifiques.
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