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Essayer de séparer sexe et chems
Beaucoup d'hommes décrivent leur motivation à pratiquer le chemsex par la recherche de plaisirs plus forts, le souhait de réduire les inhibitions, d’accroître les performances, de diminuer le manque de confiance en soi, d'oser aller vers des fantasmes et des pratiques sexuelles qui semblent intimidantes dans un état plus sobre.
Le sexe peut être stressant ou gênant surtout lorsque l’on rencontre un nouvel amant ou que l’on pratique le sexe en groupe. Les chems peuvent rendre les choses plus fluides et plus faciles, donner l'impression (parfois artificielle) d'avoir une relation unique avec quelqu'un ou d'avoir des rapports sexuels particulièrement satisfaisants.
Après cela, la sexualité sans chems peut sembler fade, décevante et la libido s’en trouve diminuée.
Si tous nos amants prennent de la drogue en contexte sexuel, il peut paraître difficile d'avoir des relations sans chems. C’est le moment de tenter de socialiser avec des personnes différentes, dans d’autres cercles amicaux et sur d’autres applications. La grande majorité des hommes apprécient les rapports sexuels sans chems, et de nombreuses personnes ont réussi à rompre le cercle de la dépendance et profitent réellement de leur vie sexuelle. Le principal est de ne pas se décourager.
Rompre avec le schéma de l’excitation sur demande
Quand on a connu l’intensité de l’excitation sous drogues, il est fréquent d’avoir l'impression que l’appétit sexuel disparaît en phase de descente et qu’il n’y a pas d’autre choix que de reprendre des substances pour renouer avec cette sensation. En réduisant la consommation de drogues, il se peut qu'il faille du temps pour que l’appétit sexuel normal revienne. Le principal est d’accepter cette phase de flottement et d’ankylose du désir comme une étape incontournable du processus de réduction ou d’arrêt des drogues.
A noter, la prise d’antidépresseurs pourraient avoir un impact négatif supplémentaire sur la libido, auquel cas il peut être bon de parler de la situation globale à un médecin afin d’obtenir plus d'informations.
Les idées suivantes peuvent aider :
- Le sport contribue à retrouver confiance en soi, libère des hormones euphorisantes, améliore la séduction et la vitalité sexuelle.
- Les activités ou les loisirs qui nous rendent heureux peuvent avoir un effet domino positif sur notre libido.
- Le porno occupe souvent une place importante quand on consomme des chems. Arrêter de regarder du porno peut aider à retrouver le désir sexuel dans d'autres contextes. Se masturber en laissant libre cours à ses fantaisies et à son imagination. Ne pas se culpabiliser si l’on n’est pas excité : il n’y a pas d’obligation à l’être systématiquement.
- En période de pause dans sa consommation, utiliser une application pour bloquer ou gérer le temps passé sur les applications de rencontre, par exemple Stay focused – App block, App Detox, Block Apps, Bien être numérique etc. Il est possible de donner le code d'accès à un.e proche de confiance.
Se remettre en selle
Même quand l’appétit sexuel est de retour, l'idée d'avoir des rapports sans chems pourrait être intimidante : on craint de ne pas réussir à bander, de ne pas vraiment en profiter ou de ne pas satisfaire son partenaire. Nombre de ces inquiétudes sont disproportionnées. Dans la pratique, elles s’avèrent bien plus faciles à gérer que prévu.
Il n'y a rien de tel que de vraiment apprécier quelqu'un ou de se sentir parfaitement à l'aise avec lui pour faciliter le retour au sexe sans chems. Si l’on a des plans cul réguliers avec lesquels on se sent en confiance (et qui seraient d'accord pour avoir des rapports sans chems), c’est un début tout indiqué.
Prendre le temps de discuter, faire des sorties et apprendre à connaître quelqu'un avant de coucher avec lui pourrait également être une bonne façon de créer un environnement de confiance. Ce serait aussi l'occasion de faire durer plus longtemps la relation, si c'est ce que l’on recherche.
De nombreux hommes éprouvent des inquiétudes ou de l'anxiété liées au sexe, surtout s'ils ont déjà utilisé des drogues pendant leurs rapports sexuels. Cela peut valoir la peine d'exprimer certaines de ses inquiétudes à une personne avec qui il est agréable et facile de parler comme un plan cul régulier ou quelqu'un de confiance. Il y a de fortes chances qu'ils pensent la même chose de leur côté, ou au moins qu'ils comprennent. Si ce n'est pas le cas, c’est qu’ils ne l’ont sans doute pas encore conscientisé.
Repenser à des rapports sexuels que l’on a eus avant de commencer à consommer de la drogue est une introspection qui peut s’avérer utile. Peut-être existe-t-il des types de rapports sexuels ou des endroits que l’on voudrait revisiter ou qui pourraient être un bon premier pas. En revanche, il faut se méfier des contextes qui pourraient nous faire retomber dans de vieux schémas associés aux chems. Par exemple, si l’on a envie d’aller à un sauna, il est préférable d’en choisir un où la consommation de drogues n'est pas habituelle, ou d’y aller à un moment où moins de drogues circulent, par exemple en milieu de semaine, juste après le travail.
Et surtout ne pas se laisser décourager en cas de rechute car il faut souvent plusieurs essais. Se féliciter et se dire que toute période de pause que l’on parvient à mettre en place est un pas vers le niveau de maîtrise souhaitée de sa consommation.