Résumé : 68,1 % des répondants rapportent avoir consommé une substance psychoactive au cours des 12 derniers mois. La catégorie A (alcool et cannabis) est la plus populaire (88,9 %), suivie de la catégorie B (Viagra/Cialis et poppers ; 58,1 %). Les substances de catégories C (cocaïne, MDMA, GHB, ecstasy, amphétamines, kétamine, crystal et cathinones) et D (crack, héroïne et produits pharmacologiques) sont consommées, respectivement, par 18,7 % et 7,3 %. Pour mieux comprendre les liens entre la consommation d’une catégorie de substance et le « chemsex », les consommateurs de la catégorie C sont comparés aux répondants n’ayant consommé aucune substance de cette catégorie (groupe 1), après avoir été scindés en deux groupes, ceux qui déclarent consommer des substances de catégorie C de manière peu fréquente (groupe 2) ou ceux qui en usent plus régulièrement (groupe 3). Le tableaux croisé montre que les groupes 2 et 3 sont souvent plus âgés que leurs pairs du groupe 1 et proviennent plus fréquemment de sites de rencontres spécialisés (BDSM et bareback). Ils sont plus souvent issus de minorités visibles, nés à l’étranger et sont plus nombreux à rapporter habiter en région parisienne. Concernant leur sexualité, le nombre moyen de partenaires occasionnels rapporté dans l’année par les répondants du groupe 3 est plus de deux fois plus grand que pour l’ensemble de l’échantillon (44,6% vs 17,1%). Plus engagés dans des pénétrations anales non protégées par le préservatif que l’ensemble de l’échantillon, les répondants du groupe 3 se démarquent dans la pratique du « barebacking » avec des partenaires occasionnels sérodivergents (40.6 % vs 21.3 %), en consommant des substances (76.9 % vs 27.3 %), lors de relations sexuelles tarifées (24,6 % vs 7 %), et dans le cadre de sexe-party où le « slam » se pratique (33,3 % vs 10,1 %). Le groupe 3 rapporte aussi plus souvent être engagé dans des relations sexuelles tarifées. Conséquemment à leurs pratiques à risques, les répondants du groupe 3 sont deux fois plus nombreux à rapporter au moins une ITSS ou à être porteurs du VHC. Ces résultats montrent cependant qu’il est difficile de parler de manière simple de la consommation de substances chez les HSH, puisqu’elle vise un large panel de substances et varie d’une population de répondants à une autre et selon le contexte dans lequel elle se formalise.