Christel Protière (Sesstim, UMR1252, AMU-Inserm-IRD) a réalisé un travail d’enquête qualitative pour déterminer des modalités de rapport au chemsex. La chercheuse estime que « le chemsex est envisagé la majeure partie du temps sous le prisme de la santé publique, du côté du risque associé à cette pratique, qui est réel mais non obligatoire… ». Le deuxième volet de l’étude PaacX (Préférences, Attentes et Attitudes vis à vis du ChemseX) menée auprès de 152 chemsexers à Lyon, Marseille, Nantes, Nîmes et Paris dont 65 % ont répondu en ligne, et 97 intervenants de santé ou communautaires, établit ainsi cinq rapports au chemsex, possiblement évolutifs. Du plus positif (« de la compensation à une sexualité assumée ») au négatif (« de l’espoir de la compensation à la désillusion »), via « l’hédoniste gestionnaire », une position paradoxale « entre addiction et gestion », ou « de la curiosité à la destruction de la sexualité », ces cinq modalités montrent la grande hétérogénéité des rapports au chemsex. « Il n’y a pas de trajectoire inévitable, selon Christel Protière, pas forcément de descente aux enfers. Il y a une possibilité d’avoir une pratique du chemsex qui n’est pas problématique, mais lorsqu’il y a difficulté, les conséquences sont particulièrement délétères et sombres ».