L’étude Hepaig-quali repose sur un ensemble d’entretiens menés auprès d’hommes gais séropositifs pour le VIH, atteints d’une hépatite aiguë C. Elle montre l’étroite intrication qui existe entre pratiques sexuelles et usage de drogues, permettant à ces hommes d’atteindre un objectif de plaisir sexuel incluant des rapports non protégés. La consommation de diverses substances psychoactives et stimulantes (illicites ou non) accroît leur endurance et leurs performances sexuelles, tout en leur procurant un bien-être global. Ces « plaisirs chimiques », auxquels ils ne sont pas prêts à renoncer, prennent place dans le contexte post-sida de la médecine et des traitements, qui a forgé l’idéal d’un patient responsable pour soi et autodiscipliné, et dans le climat moral de stigmatisation de l’abus de drogue et de l’addiction. En conséquence, les programmes de santé devraient tenir compte de leur identité et de leurs besoins d’hommes gais séropositifs et promouvoir une réduction des risques sexuels tenant compte de l’usage de drogues.