Ce rapport commandé par le ministère des Solidarités et de la Santé au Pr Amine Benyamina, Chef du service de psychiatrie et d'addictologie de l'Hôpital Paul-Brousse (AP-HP) et Président de la Fédération française d'addictologie, établit un état des lieux sur le chemsex, et formule des recommandations afin d’agir sur la prévention et de réduction des risques associés à cette pratique.
« Le chemsex correspond à la consommation de substances psychoactives lors de rapports sexuels. Le but étant d’initier, faciliter, prolonger ou améliorer ces derniers à travers les différents effets psychoactifs des molécules consommées. Ces pratiques se sont développées en France à partir des années 2010 en lien avec l’arrivée de nouveaux produits de synthèse, principalement appartenant à la famille des cathinones. A ce jour, peu de données consolidées existe pour quantifier l’ampleur du phénomène et évaluer la part des populations touchées. Les données actuellement disponibles sont, d’une part, celles constatées par les professionnels de santé, observant différentes problématiques sanitaires, notamment addictives aux drogues, infectieuses ou encore liées à la santé mentale. D’autre part, les remontées des acteurs associatifs sur le terrain, qui font état d’une augmentation du nombre d’usagers et de consommations problématiques révélées par le contexte de la crise sanitaire liée à la Covid-19 pendant l’année 2020. Face à ce phénomène en apparente croissance, un des enjeux est d’outiller les professionnels pour le repérage, la prévention et la prise en charge des problématiques potentiellement engendrées par ces pratiques. Le rapport établit un état des lieux sur l’ampleur du phénomène, les risques associés aux produits psychoactifs utilisés et les impacts sanitaires engendrés par ces pratiques. Les recommandations formulées permettront d’enrichir les actions portées par le ministère des Solidarités et de la Santé autour du chemsex dans le cadre de la feuille de route santé sexuelle 2021-2024 dont le premier jalon est consacré à l’amélioration du repérage et de la prise en charge des personnes pratiquant le chemsex. »